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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 18:12

Pris d’une nostalgie de l’époque faste des bolcheviques de Paris Dauphine, Kamarade Loranov (Камарадь лоранов) décrocha son téléphone rouge et appela Kamarade Feraille (камарадь ферай)  pour lui demander si, entre deux exercices de planification quinquennale, il y aurait la possibilité d’organiser un conseil de soviet suprême en l’honneur du Kamarade Boukivine (камарад « муарф, о фон…» букивин). Avec un fort accent germain, Feraille répondit par l’affirmative à la requête formulée. Comme le veut la procédure en vigueur (L1939-45 du Code du Soviet, chapitre1, partie 9, alinéa 4, verset 1), ils invitèrent également le Kamarade Krapulov (камарадь крапулов) ainsi qu’une soviet slovaque, la Kamarade Barcha (камарадь барша).

 Germanie 7214

A son arrivé, Kamarade Loranov fût frappé de la métamorphose de son ami. Il était désormais habillé en uniforme militaire et portait une charmante petite moustache étroite. Lui expliquant son évolution idéologique, il leva subitement sa main droite au ciel et lui dit : «ACHTUNG!  itz a world of opportunities, mein freund! ». Après cet échange, ils partirent aux ablutions communes dans la nouvelle voiture de Kamarade Ferraille, une Volkswagen modèle « Panzer Divisionen ». Le soir venu, ils dégustèrent des bières dans le village bavarois typique de Wendling ou Ferraille résidait. C’est là que Kamarade Loranov fit la connaissance du Kamarade Yanikov, un nihiliste inféodé au Cuba Libre.

 

Le lendemain, les deux vieux Kamarades allèrent visiter l’arrière pays Germanie 7202na..llemand. Kamarade Feraille avait sorti pour l’occasion son plus beau casque à pointe, alors que Kamarade Loranov paradait transpirant avec son chaud manteau en poils d’ours, un lourde kalachnikov lui ralentissant ses mouvements. Après une passionnante dissertation sur les impacts de das Kapital sur le monde et ses points communs avec « Mon combat » (récent ouvrage publié par Kamarade Ferraille) ils partirent à Munich faire la jonction avec leurs Kamarades de dure lutte anticapitaliste.

 

Germanie 7250A son arrivée à Munich, Kamarade Kapulov sorti de sa voiture en criant « Yahla ! ». Il mis ses lunettes de soleil sur sa tête et serra dans ses bras ses amis. Le choc de leurs poitrines fît bruisser les nombreuses chaînes en or que Krapulov avait autour du cou. Etonné par cette apparence si bourgeoise et capitaliste, Kamarade Loranov l’interrogea sur sa nouvelle vie. Krapulov lui expliqua qu’il avait, de ses études à l’Ecole Supérieure de Communisme Professionnel (ESCP), compris une chose et une seule : « Cash is King ». Puis il proposa d’aller manger un repas équilibré à Burger King.

 

Remplis d’une énergie lipidineuse, les quatre partirent pour le quartiers des discotèques se détendre avant le concile des Soviets suprême qui devait avoir lieu le lendemain. Sur le principe de l’abondance communiste illimitée et infinie, tout ticket d’entréeGermanie 7265 acheté dans un des nombreux clubs donnait accès à tous les autres, et quelques euros supplémentaires permettaient de partager une bouteille de Vodka. Les Medleys et Bootleg du bar chauffaient les particules élémentaires de nos amis qui lancèrent leurs corps dans une lutte finale contre la gravité et les lois de la physique. Leur frénésie ne fît qu’amplifier à la discotèque suivante. Loranov entamait une Kalinka, Ferraille sautait sur des chaises avec une culotte en cuir et Krapulo, sous un grand chapeau noir et avec ses tresses et sa longue barbe noire à la Rabbi Jacob, sifflait, dansait et lançait en l’air des billets de 100 euros, qu’il rattrapait immédiatement avec ses doigts crochus. Yahla ! Davaï ! Achtung ! Devint le triptyque Ultrême qui les transfigura jusqu’au petit matin.

 

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Après un court sommeil, ils quittèrent leur hôtel (« L’Easy Palace »). Ils se rendirent sur la Germanie 7274MarienPlatz pour y admirer la fameuse Rathaus.  Puis Kamarades Barcha et Krapule allèrent voir un musée typique sans intérêt, alors que les rulerz Ferraille et Loranov y préférèrent judicieusement le musée de l’industrie (Deutch museum). Malgré leurs ignarités, ils prirent grand plaisir à admirer ses gros engins utiles, fabriquant des choses concrètes, et non pas des services immatériels tel que la vente au porte-à-porte qui, comme le rappelait Germanie 7324Marx, ne crée aucune valeur et ne participe pas à l’émancipation de la classe ouvrière. Ferraille et Loranov, en tant que soviets suprêmes, allèrent prêcher la bonne parole aux ouvriers, leur rappelant que leur emploi dépendait uniquement de leur rendement, et que peu importe le système de gouvernement des individus et de leurs esprits, il n’y avait pas de contingence : l’important était qu’ils se lèvent tôt, travaillent et ferment leurs g******  utilisent leurs droits individuels avec parcimonie.

 

Après cette élévation intellectuelle, ils rentrèrent sur Wendling pour uneGermanie 7353 fête de village. Kamarade Ferraille conduit son char d’assaut vaillamment, malgré le manque de sommeil. Ils dînèrent, dégustèrent la Rouski Standard Zolotoï ramené de la mère Patrie par Kamarade Loranov, et fêtèrent encore une fois leurs retrouvailles. Ils se partirent ensuite à la fête du village, où se trouvait  quelques bières, un orchestre avec un bassiste aux yeux rouges et au sourire idiot, une foule de gens joyeux qui dansaient, puis vint la Kamarade Floranova, une place de village, des gens fumant des cigarettes, un autre bar, moins de gens, mais des gens quand même, qui discutaient grégairement et calmement en  langue allemande, c’est-à-dire hurlant des mots affreux d'une manière autoritaire ; et tout cela ne semblait avoir aucun sens. Après le bar, ils marchèrent et firent leur conseil de soviet suprême, dont voici le compte rendu par Kamarade Ferraille :


«Il est, au fond, curieux de constater que la transposition inadéquate de la théorie des systèmes mécaniques à un ensemble d'idéologies antagonistes (Quid de la Polarisation?), conduise à un foisonnement cognitif, voire labyrinthique (Paradoxe des trois coffres). Nous retrouvons la contingence multidimentionelle, bien qu'il serait fallacieux, voire dangereux, de l'ériger en un paradigme normatif. (Rateau, 2009)»

 

Le lendemain, les kamarades Barcha et Krapulov rentrèrent en république populaire de Slovaquie, emmenant avec eux Kamarade Loranov jusqu'à Munich où il avait un avion à prendre. Tous les kamarades se dirent au revoir dans une effusion de larmes et se quittèrent le coeur déchiré.

 

Kamarade Loranov fini seul sa journée au musée BMW, où il essaya de comprendre pourquoi le petit peuple avait besoin de bien de consommation futiles et opposés à la marcheglorieuse de la modernité socialiste. Sur sa route vers l’aéroport, alors qu’il avait encore du temps devant lui, il décida sans raison d’aller voir une tour Chinoise qui était indiqué sur le plan du métro. Après avoir rencontré des espagnols aussi paumés que lui, il se retrouva perdu dans un parc géant par une nuit de pleine lune, ou déambulait des groupes de jeunes gens éméchés. Au moment où il se fît la réflexion que tout ceci n'avait vraiment aucun sens, un tour chinoise nanarde de 15 mètres de haut illuminé de milles lumières apparu. A côté se tenait un arbre de Noel géant. La tour nanarde était entourée de vendeurs de bières, de saucisses, de bretzels, de vin chaud, de pain d'épices, d'objet en bois et autres peluches. Une musique de Noël se diffusait calmement, ses carillonnements glissaient sur la lumière tamisée et la fumée émanant des kiosques de bois, chatouillant l’oreille sensible du kamarade Loranov. Des gens regroupés autours de tonneau sirotaient leurs hydromels et dégustait quelconques snacks, parlaient joyeusement et riaient. Des couples s’embrassaient. Loranov pris un vin chaud, une saucisse géante, observa longuement et silencieusement ce spectacle. Puis il se dit à lui-même : « Tout ceci n’a vraiment aucun sens ». A ce moment les kiosques fermèrent et les gens brusquement s’en allèrent : le spectacle était fini et il ne restait plus qu’a Kamarade Loranov de trouver le chemin qui le mènerait chez lui, tant est que cela pouvait encore un avoir un sens.


Germanie 7358
 












ACHTUNG !!!!!!!!!!!!! давайййййййй!!!!

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